En 1991, l’ussocom (le commandement des opérations spéciales américain) dresse un cahier des charges pour un nouveau concept de pistolet, le pistolet dit « offensif ».
Cette arme réservée aux forces spéciales, devra être chambrée dans le calibre 45acp et disposer une capacité d’au moins 10 cartouches. Le 9mm millimètre parabellum adoptée dans les années 80 par l’armée américaine en même temps que le Beretta M9 n’a pas été retenu.
La platine devra être simple en double action/simple action, on a donc choisi un système classique alors que la mode est à cette époque aux armes à platine double action uniquement (DAO) pour les forces de l’ordre.
La longévité devra être exceptionnelle puisque le pistolet devra tirer 30 000 cartouches de 45acp +P sans qu’il soit nécessaire de changer la moindre pièce tout en gardant une excellente précision au tir.
A titre de comparaison, le 1911 qui est pourtant une référence en terme de robustesse devait « tenir » le choc pendant 15 000 coups seulement ( !).
Enfin, et c’est peut-être le plus important, c’est un véritable système d’arme dont l’ussocom a besoin, ainsi, dès la conception, il devra être pris en compte l’intégration d’un silencieux et d’un module laser visible/invisible.
Knights armament développera le silencieux et insight technologies mettra au point le module laser.
On peut imaginer l’avantage d’un soldat américain équipé d’un système de vision nocturne avec son arme silencée lors d’une opération « spéciale ».
Seule deux compagnies présenteront leurs prototypes, Colt tout d’abord, avec une version modifiée du double eagle dont la poignée a été rallongée pour accepter 10 cartouches et bien sure Heckler & Koch avec son Mk.23 model 0 pistol.
Après une série de tests draconiens, les plus sévères réalisés avant l’adoption d’une arme de poing c’est le challenger allemand qui remportera le marché en 1993.
Il est dit que le Mk 23 a avalé 60 000 cartouches durant les tests, avant que les contrôleurs ne se lassent.
Je vous propose de découvrir la version civile de cette arme d’exception, dénommée H&K Mark 23.
L’arme est livrée dans une mallette en aluminium.
Présentée dans une très belle mallette en aluminium, l ‘arme est fournie avec une notice d’utilisation (en allemand), une cible d’épreuve, deux chargeurs d’une capacité de 12 cartouches et 4 joints toriques de rechange.En effet, afin de garantir un alignement culasse/canon parfait, un simple joint en caoutchouc est placé dans une encoche de ce dernier.
Cette « astuce » me semble assez géniale, elle permet de garder des tolérances larges, gage de fiabilité tout en assurant une grande précision au tir.
L’arme sommairement démontée.
-Une sureté ambidextre permettant le port cocked and locked, c’est à dire armé et en sureté comme sur son glorieux ancêtre le 1911.
-Un levier de désarmement du chien, en position centrale, la pièce est très plate et ne fait pas saillie afin d’éviter toute manipulation accidentelle.
-Un verrou de culasse, de taille généreuse.
-Un levier ambidextre de déverrouillage du chargeur, situé sur l’arrière du pontet.
Le canon long de 5 pouces et demi dispose d’un filetage à son extrémité pour le montage d’un silencieux, l’âme est polygonale, le tir de projectiles chemisés est donc recommandé sous peine d’emplombage.
Une tige guide longue métallique accueille un double ressort récupérateur captif et un amortisseur de recul en métal également.
La détente en double action a un poids de 5,5 kgs et deux kilos en simple action, elle est régulière et ne gratte pas, on peut sentir la sûreté de percuteur s’effacer juste avant le départ du coup.
Le bronzage d’un noir profond est très beau et semble très épais et endurant, la finition est très bonne à l’exception des quelques traces d’usinage présentes à l’intérieur de la culasse devant la chambre. A ce niveau de prix, ce défaut de finition est assez surprenant.
Traces d’outils à l’intérieur de la culasse.
La première chose qui surprend lorsque l’on prend l’arme dans la main, c’est sa taille, elle apparaît tout simplement colossale.En effet, afin de répondre aux critère de solidité éxigés par l’armée américaine, les ingénieurs allemands ont surdimensionné toutes les pièces. Le pontet, très large et long en est le témoin, il semble presque que l’on pourrait tirer avec des moufles.
Le poids n’est pas excessif, car seul l’ensemble canon/culasse est fabriqué en métal, la poignée n’est pas si large finalement, à condition de ne pas avoir de trop petites mains.
En revanche la hauteur est particulièrement impressionnante, et ce d’autant plus que les organes de visée sont surélevés de manière à rester utilisables lorsque le silencieux est installé.
La poignée possède une texture proche de celle du sparadrap utilisé sur les skate boards et un échancrage situé juste en dessous du levier de désarmement du chien permet de positionner le pouce très confortablement (l’arme est tout de même acceptée pour le TAR).
Le mark 23 est donc une arme énorme, très haute sur la main (attention aux erreurs de devers) mais jouissant d’une ergonomie et d’un poids très acceptable.
Le démontage remontage est extrêmement aisé.
Le point de contact entre le ressort récupérateur et la carcasse est sujet à l’encrassement.
Le mark 23 au tir.Pour le tir sur cible, le bon équilibre général de l’arme et les organes de visée larges et munis de 3 points blancs très visibles donnent l’impression que l’on va obtenir de très bons résultats avec facilité.
Pourtant tous les tireurs qui découvrent l’arme ainsi que votre serviteur à ses début, tirent très bas à gauche.
Le confort de tir est exceptionnel, le recul est encore plus « moelleux » qu’avec un 1911 et on enchaîne naturellement les séries avec un grand plaisir.
En visionnant les videos prises lors de nos séances de tir, je me suis aperçu que le recul tend à faire plier le poignet à chaque tir, probablement à cause de la hauteur de la culasse sur la main.
Avec le temps on finit par s’habituer et les résultats deviennent vite très corrects même si je trouve souvent des impacts éloignés des groupements, probablement à cause d’une prise en main perfectible.
En fait je n'ai jamais réussi à très bien maitriser mon mark23,j'étais bien plus à l'aise avec mon Colt Gold cup,je pense que l'ergonomie quasi parfaite d'un 1911 y est pour beaucoup.
Les organes de visée, très nets pour une arme de combat sont parfaitement réglés d’usine, je n’ai jamais éprouvé le besoin d’y toucher.
Lors des séances de fun tir, ou tir sur gongs en un temps chronometré, j’ai pris énormément de plaisir avec mon mark23, le confort de tir permet de tirer des centaines de cartouches sans fatiguer et le désavantage du 45 acp pour enchaîner les coups rapidement par rapport au 9mm parabellum est en partie gommé.
Le changement de magasin, déconcertant au départ m’est rapidement apparu naturel, j’utilise le majeur de la main forte pour actionner le levier de déverouillage de chargeur, pendant que ma main faible atteint un nouveau chargeur.
Ce levier, propre à la marque, surdimensionné sur le Mark 23 est très rapide et facile à manœuvrer.
Mais il convient une fois encore d’être vigilant concernant la prise en main, j’ai souvent eu des difficultés à retrouver mes organes de visée entres 2 coups, tout simplement parce que je déchaussais l’arme.
La fiabilité est absolument excellente, on en attendait pas moins, à condition de ne pas descendre trop en charge, notamment avec des ogives 200grs, la culasse ne restant pas en arrière après la dernière cartouche.
Pour la discipline du « Pin shooting » le mark 23 s’est révélé diablement efficace.
En effet le calibre 45acp est idéal pour cette discipline car il s’agit de chasser les quilles de bowling de la table, et, lorsque l’on utilise les règles officielles, celles-ci ont pratiquement un mètre à parcourir avant de toucher le sol, les ogives lourdes sont donc les plus efficaces.
Le confort de tir permet d’enchaîner les coups plus rapidement qu’avec les autres armes en 45acp et, puisque l’on tire rarement plus de 5 ou 6 cartouches à chaque passe, j’ai eu moins souvent l’occasion de déchausser mon « socom ».
L’arme au relèvement maximum (ogives 200grs).
Le mark 23 est réellement une arme d’exception, il représente pour moi la quintessence du savoir armurier en matière d’armes militaires modernes, à la manière d’un C96 ou d’un P08 du début du siècle dernier il est emblématique de son époque.Le module laser et le silencieux ayant remplacé l’étui crosse et la hausse tangentielle.
Je m'en suis séparé avec regrets,d'une part parce que je me suis senti limité par l'arme dans mes performances (modestes dans tous les cas) mais également à cause du prix des munitions de 45acp, depuis la hausse du prix des métaux il m'est devenu très difficile de m'entrainer intensivement avec ce calibre.
C’est une arme difficile à manier et exigeante mais fascinante et attachante, les sensations au tir avec cet énorme jouet me manquent par moments.
Merci à Leon pour les photos.
5 commentaires:
Ayé, not' Manfred a le .45 qui le retitille...
L'obusier de poche te manque n'est-ce pas ?
Et c'est rien comparé à ce que tu vas ressentir dans quelques mois, un état de manque pire qu'un Junky en pleine descente.
Augmenter les doses de 9mm n'y fera rien. C'est comme boire plus de perrier parce qu'on a plus de Champagne.
Même pas vrai, le 45 c'est un calibre de bourrin ça va me passer.
Le plomb et le 22 y a que ça de vrai et quand on a envie de sensations on tire au 32 wadcutter (JP Amat sors de ce corps !)
32 wadcutter !!!
Même H&K a refusé de chambrer sont Mark23 dans ce calibre dévastateur.
Si tu remarques bien, au départ ce pistolet devait s'appeler Mark32 (pour 32 wadcutter) mais devant le tollé général de la convention de genève des droits de l'homme, il ont interverti les chiffres et c'est devenu Mark23.
Les sensations au 32 wadcutter, c'est énooooooooooooooorrrrrrrrme !
Bon j'avoue, depuis noel je suis l'heureux propriétaire d'un Mark .23.
Et c'est vrai, il a tendance à tirer en bas à gauche, mais bon j'avais des invités au stand donc je n'ai pu faire qu'une petite scéance de tir avec plein d'armes.
Quand j'ai vu l'engin, c'est vrai qu'il est impressionnant, mais en fait il tient super bien en main.
Les organes de visées sont réglables en hauteur via une vis, mais j'ai pas encore trouver pour le réglage droite gauche.
Les organes de visée sont hyper claire et à 25 m par temps neigeux c'est quand même bien.
Le 45acp est très bien comme calibre, et pas bourrin du tout...par rapport à mon .357 mag.
bref c'est un plaisir, que j'espère avoir de plus en plus souvent, mais là, j'ai plein de chose à faire et donc pas trop le temps de tirer... (mariage)
en tout cas, on va voir les réaction dans 1 mois quand je ferais passer les controles aux tireurs du club...
je pense que je vais pas être le seul à tirer avec :lol:
tout compte fait je serai peut etre la le 4 avril a meziere, bizarre mon patron serait peut etre "bien" mennnfin je ferai surement un tir au PA le matin ET un peu de vz 58 l'aprem pour ,me detendre.
peut etre la possibilité de se voir a+
yoann
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