17 décembre 2009

20 ans !

Je me rends compte que celà fait maintenant 20 ans que j'ai commencé le tir, à l'époque j'avais 16 ans.

J'étais passionné par les armes et l'histoire militaire depuis aussi loin que je me souvienne mais je n'avais jamais rien essayé d'autre qu'une carabine en 9 flobert.

Tout à commencé durant un cours particulièrement soporifique d'économie.
Alors que je m'ennuyais, 2 filles dérrière moi étaientt en train de discuter

-Mon père adore les armes et fait du tir depuis toujours, c'est vachement sympa !
-Quoi des armes ? mais c'est dangereux c'est pour les assassins !

Je me suis retourné et j'ai répondu:

-Et puis quoi encore ? j'aime les armes aussi mais je n'ai l'intention de tuer personne tout ça c'est des conneries !

-Ah bon, tu aimes les armes, et bien si tu veux faire du tir tu pourrais rencontrer mon père il serait content.

Le dimanche suivant à 9 heures je faisais connaissance de celui qui deviendrait mon "maître d'arme".

Grâce à lui j'ai pu commencer le tir sans passer par les 6 mois ennuyeux à l'air comprimé et passer directement au 22lr et au 38 special.

J'étais émerveillé à chaque fois que je découvrais une arme, une vraie comme dans les films sauf qu'elles ne tuaient personne.

J'avais une certaine appréhension au départ, une saine appréhension je dirais, ce qui fait que j'ai vite assimilé les règles de sécurité.

Pendant de nombreuses années, j'ai tiré à bras franc, avec mon 22 à un coup et un Smith&Wesson modèle K38, sur cibles papier à 25 mètres uniquement.

Je me souviens des 3 armes qui m'ont le plus marqué:

Tout d'abord un P08 dont l'apparence m'a toujours fasciné.
Mon "prof" après que j'ai tiré 10 cartouches avec, m'a dit "finalement ce n'est pas si fantastique que celà comme arme, c'est plus le mythe qui va avec", j'étais d'accord, il faut dire qu'à l'époque seules les performances comptaient et une arme de guerre ancienne n'est pas forcément l'idéal. Je n'oublierai jamais les douilles de 9 para qui me retombaient sur la tête à cause de l'éjection verticale.

Puis, un jour je l'ai vue, la plus belle arme qu'il m'ait été donné de voir, un Colt python 6" en finition ultimate, il était tellement beau que tous les autres revolvers m'a apparaissaient quelconques en comparaison, lorsque j'eus atteint l'âge de 21 ans, c'est la première arme que j'ai acquise.


J'ai toujours préféré les armes de poing aux armes longues, mais lorsque j'ai vu pour la première fois un AR15 je suis tombé amoureux.
Je posais des tonnes de questions à mon "prof" qui me répondait avec un regard amusé, je n'arrivais pas à croire que l'on pouvait détenir cette arme légalement en France.
Le petites cartouches de 222 remington, bien que peu impressionnantes en apparence faisaient un boucan surprenant dans le stand.
Quand je pense qu'à cette époque,ils étaient en vente libre, ce qui n'a jamais posé le moindre problème d'ailleurs, j'ai l'impression que nous étions dans une dimension parallèle.
Ce que ça peut-être viril un Ar15, c'est noir, agressif et beau !
En plus l'ergonomie est parfaite, le recul très modéré et les munitions assez bon marché.


J'ai rapidement découvert que plusieurs écoles de pensées s'affrontaient dans le milieu du tir sportif, d'un côté ceux pour qui le tir ne pouvait se faire raisonnablement qu'à bras franc et à 25 mètres sur une cible en carton avec des armes "match", de l'autre, les tireurs "loisirs" amateurs de gros calibres, d'armes historiques de fumée et de poudre.

J'avais entendu parlé d'un club ou les tireurs n'étaient pas sérieux, c'était des cowboys parait-il.
Lorsque j'ai eu l'occasion de me rendre dans ce club, je m'attendais un peu à tout, ma première personne que j'ai vu là bas semblait confirmer ces paroles.

Ce grand gaillard d'une cinquantaine d'années, portait des favoris comme du temps de la guerre de sécession, il était habillé avec une chemise bleue arborant fièrement une étoile de shériff et était coiffé d'un "Stetson".
Il tirait en rythme relativement rapide avec un revolver à percussion, une réplique de Remington à poudre noire.
Sa position était fort peu académique puisqu'il tirait à bras franc mais avec le coude très replié, c'était très étrange.
J'ai tout de suite pensé, " ce doit être ça les "cowboys" dont on me parle, ils ne connaissent pas les techniques de tir et sont cinglés."

En fait ce tireur était excellent,tous les impacts ou presque se touchaient dans le visuel, de plus, et ce fût une autre surprise pour moi, il était très sympathique, très calme et posé et parfaitement sain d'esprit. Ce fût une belle leçon de tolérance pour moi et depuis, même si j'aime blaguer sur les tireurs à air comprimé, je m'efforce de respecter toutes les disciplines.

Quelques années plus tard il m'est devenu difficile de tirer à bras franc, à cause d'une épaule abîmée lors d'un accident de moto.
Je me suis donc retrouvé moi-même dans cette catégorie des "cowboys", et ce d'autant plus que j'étais lassé des calibres 22 et 38 wadcutter.

Il m'a fallu des années avant de retrouver la même précision en tirant à deux mains et j'ai été grandement aidé lorsque j'ai rencontré une autre personne atypique.

Nous nous adonnions à l'époque au pin shooting, que je pratique toujours avec enthousiasme.
Un homme d'un cinquantaine d'années était souvent présent lors de nos séances mais je ne l'avais jamais vu utiliser une arme, et ses railleries m'agaçaient profondément.

Pourtant un jour ou je tentais de tirer précisément avec mon Gold cup nouvellement acquis, il m'a donné des conseils pour le tir à deux mains, m'a appris la position dîte "weaver stance modifiée", et en l'espace d'une heure j'avais plus appris qu'en pratiquant tout seul depuis 3 ans.

Plus tard je sus qu'il avait pratiqué le tir sur silhouettes métalliques, au niveau européen et j'ai eu l'occasion de découvrir son arme de prédilection, un Ruger black hawk en calibre 357 maximum.
Il était capable de grouper dans le 9 d'une C50 avec à peu près toutes les armes que l'on pouvait lui faire essayer.
Une nouvelle fois,je n'aurais pas dû me fier aux apparences.

Le tir est réellement une discipline très éxigeante, très difficile et parfois frustrante, notamment si l'on se met la pression en voulant absolument faire d'excellents résultats.
On se rend vite compte que la moindre défaillance à des conséquences sur ses performances, fatigue, stress, épaule douloureuse, vraiment le tir est une discipline sportive c'est une certitude.

Le domaine des armes est absolument passionnant,durant son histoire l'homme a mis toute son ingéniosité au service de la mécanique et de la performance, les inventions sont si nombreuses, même les plus improbables et les plus infructueuses tentatives méritent de s'y arrêter (mauser Zig Zag, pistolet liberator et tellement d'autres).

Avec le temps je me suis aperçu que plus j'en apprenais et moins j'avais l'impression d'en savoir dans le domaine des armes et du tir, c'est tellement vaste qu'il faudrait plusieurs vies pour tout connaître.

C'est pourquoi je reste souvent dubitatif devant ceux qui sont si sûres d'eux lorsqu'ils passent des heures à démontrer leurs connaissances dans ce domaine, je ne peux m'empêcher de penser que s'ils en savaient autant que celà ils auraient conscience de ne rien savoir.
Il faut dire que l'arme est un objet masculin, et parfois symbole inconscient de la virilité, comme peut l'être une voiture, un écran plasma...

Ceux qui me connaissent savent que je suis très critique à l'égard des tireurs sportifs, je ne me gêne pas pour dénoncer ceux qui sont étroits d'esprit, méfiants et désagréables, notamment avec les nouveaux et les plus jeunes.
Pourtant, j'y ais rencontré des gens merveilleux, passionné et donc souvent passionnant, toujours enthousiastes à l'idée d'aider quelqun à débuter ou à s'améliorer.
Des gens capables de ramasser bénévolement toute la journée des gongs métalliques lors d'un fun tir, ou encore de faire la promotion de notre discipline en usant de toutes leurs compétences.

Et puis grâce à internet j'ai découvert que notre communauté était internationale, nous avons tant de points communs avec les tireurs américains ou les Philippins par exemple, la même philosophie de vie, généralement nous sommes attachés aux libertés individuelles, aux valeurs de camaraderie et nous sommes curieux.

Je suis fier de faire partie de cette grande communauté, les amateurs d'armes responsables.

Gun nut forever !

3 commentaires:

  1. C'est vrai que c'est un monde à part, et que souvent l'on passe pour des extraterrestres parce que l'on dit que l'on aime les armes.

    Dans ma jeunesse, je feuilletais le catalogue manufrance au lieu de celui de la redoute.

    N'empeche que la plupart des personnes faisant du tir autre que plomb ou 22lr, sont souvent des personnes extrèmement responsable.

    Par contre, moi, j'aime les armes longue et la longue distance, mais aussi le tir au pistolet. Et j'ai un feeling important avec les HK.

    Ma collection arrive au bout, car à cause de toi, mon Mark23 arrive sous le sapin :)

    RépondreSupprimer
  2. Rhoooo..

    20 ans déjà, et toujours pas de Glock ? M'enfin Manfred, katentu ?

    Quelle sagesse mon ami !!

    Regarde, de mon côté ça fait pas trois ans que je tire et je suis déjà un habitué de la mauvaise foi flagrante ;)

    Mais bon, au bout de 20 ans, soit 7300 jours... Lacher le .45acp pour un calibre de foire...





    ... Ca fait un peu sénile quand même ;p

    RépondreSupprimer
  3. Draughtor:

    Tu as eu ton Mark23 ça y est ?
    Félicitations, tu vas certainement l'adorer, c'est une arme très agréable au tir, et puis c'est celle des delta force et des seals ! :-)

    Bob:

    Ben justement j'ai tiré avec un Glock19 il y a peu, je ne me souvenais plus que c'était aussi marrand.
    En 9 para ils doivent être tous fiables mais, franchement la détente n'est pas naturelle pour moi et les organes de visée trop énormes.

    Niveau mauvaise foi ça vient très vite en générale, c'est la raison pour laquelle je laisse beaucoup de tireurs faire de meilleurs résultats que moi lors des fun tir, je ne veux pas vexer.

    Tu verras jeune padawan, quand 20 ans de tir comme moi tu auras moins en forme tu seras !

    RépondreSupprimer